Bête du Gévaudan
Le mythe de la Bête du Gévaudan :
Une Bête mystérieuse et sanglante :
L' histoire se déroule dans la seconde moitié du XVIIIe siècle dans la région du Gévaudan. C'est une histoire véridique quia vraiment secouée la France jusqu'à sa cour du Roi de l'époque. Bien qu'assimilé à un loup, la science continue de s'interroger sur cette bête mythique .
A quoi ressemblait il ?Comment figurer le monstrueux ? C'est le questionnement qui semble à l'oeuvre dans la constitution progressive de la figure de la bête du Gévaudan. De fait, le loup évoqué dans les premières descriptions disparaît au profit d'autres référents zoologiques. Par ses comportements et la récurrence des crimes, la bête ne correspond plus au loup : « La gueule semblable à celle du lion, mais bien plus grande (...), elle a deux (dents) en forme de défense, comme les sangliers (...) ; sa queue est semblable à celle du léopard (...), son corps est de la longueur de celui d'un veau de 1 an (...). » La littérature de colportage n'est pas la seule à opérer semblables constructions. Duhamel, qui vit l'animal, le décrit ainsi : « De la taille d'un taureau de 1 an, il a les pattes aussi fortes que celles d'un ours (...), le poitrail aussi long que celui d'un léopard, (...), les yeux d'un veau et étincelants, les oreilles courtes et droites comme celles d'un loup (...). Je crois que vous penserez, comme moi, que cet animal est un monstre dont le père est un lion. » Ainsi composée de multiples référents, la bête véhicule plus de sens qu'une espèce unique, comme si, appliquant la règle selon laquelle le tout est supérieur à la somme des parties, elle devenait porteuse de chacune des propriétés des espèces qui la constituaient.
Une réalité ou non ?
Les preuves alléguées en faveur de l'existence de la bête du Gévaudan ont été fort nombreuses au cours des trois années que dura cette affaire : tout d'abord, il y a les récits faits par les habitants, dont les témoignages ont été recueillis entre le 30 juin 1764 (date du décès de la première victime officiellement recensée, Jeanne Boulet, une jeune fille âgée de 14 ans) et le 19 juin 1767 (où le cabaretier Jean Chastel tua un « animal » aux confins du Vivarais). Puis les cent cinquante-sept victimes (tuées, blessées ou attaquées), qui présentaient souvent des blessures caractéristiques, que l'on a « tout naturellement » attribuées à une bête hors du commun (décapitation, scalp, morsures au crâne ou la face...). En décembre 1765, Louis XV envoya sur place son meilleur fusil, Antoine de Beauterne, afin d'en finir définitivement avec la bête ; lui aussi tua « un animal étrange ». Parmi les indices figurent également les empreintes observées par de nombreux témoins et dont un exemplaire - qui mesurait pas moins de 16 centimètres -, relevé par le curé de la commune de Lorcières, fut envoyé le 18 février 1766 à monsieur de Ballainvilliers, intendant d'Auvergne. Mais des indices d'un autre type ont aussi été pris en considération afin d'étayer l'existence réelle de la bête et d'attester l'erreur des partisans de la théorie du loup mangeur d'homme - notamment son invulnérabilité, son ubiquité et son « arrogance ». Bien que non tangibles et irrecevables au regard de la science, ces indices étaient autant de signes qui « prouvaient » la présence du surnaturel à l'oeuvre